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L’assemblée générale

de l’Association des amis de Paul Boccara
a eu lieu le jeudi 23 mai 2024

au siège du PCF, 2, place du Colonel Fabien à Paris

Voir le compte-rendu en pages « Actualités »

Paul Boccara

Intellectuel, théoricien,
homme politique
et militant communiste
impliqué dans les luttes

Paul Boccara est né à Tunis en 1932. Il arrive en France en 1952 pour poursuivre ses études. Très tôt, il adhère au PCF et joue un rôle important dans le groupe d’étudiants communistes en histoire. Il participe à la section économique dès la fi n des années 1950. Il deviendra l’un des piliers de la revue Économie et Politique et de la section économique du PCF. Il participe en 1978 à la fondation de la revue Issues, revue théorique d’Économie et Politique, qu’il dirigera, également parrainée par l’Institut de Recherches marxistes. Il a été membre du Comité central puis du Comité national du PCF de 1972 à 2003.

De Cuba à New Delhi, en passant par Pékin, Tunis, Johannesburg, Mexico ou Buenos Aires et dans toute l’Europe, il participe activement aux débats et aux recherches pour un monde émancipé des monopoles et des impérialismes. Héritier de la tradition marxiste et du mouvement ouvrier, Paul Boccara insiste sur la solidarité internationale pratique des travailleurs et des peuples.

Agrégé d’histoire et docteur en sciences économiques, il a été chargé de recherches au CNRS puis maître-assistant et maître de conférences à l’université de Picardie (Amiens) de 1971 à 1992.

SON ŒUVRE

Poursuivant la voie ouverte par Marx, il mène des recherches conjointement sur Le Capital de Marx, sa dialectique ainsi que sur les réalités du capitalisme contemporain. Il est attentif à mettre en évidence les liens entre les diff érents courants théoriques et la pensée marxiste.

Avec son analyse de lasuraccumulation-dévalorisation du capital, il élabore la théorie du CME (capitalisme monopoliste d’État) contre l’ossifi cation de la pensée soviétique d’alors et qui permet de comprendre la sortie de crise de l’après-guerre dans les pays capitalistes. Il est le premier à annoncer, dès 1967, l’entrée du CME dans une crise « structurelle ».

Ses travaux ont été sans cesse stimulés par les besoins des luttes politiques et sociales, avec le double souci d’une construction théorique et de propositions pratiques : disposer d’une boussole et d’éléments de compréhension, et avancer par des luttes vers des constructions institutionnelles viables, de transition révolutionnaire. La liste de ses travaux théoriques et des propositions qu’il a élaborées est longue. Outre sa théorie du CME, de sa crise et de la suraccumulation-dévalorisation, on peut citer :

Des théories ou des concepts-clés

  • La théorie de la régulation systémique du capitalisme par le taux de profi t (rentabilité fi nancière et chômage) et les crises, à travers les cycles longs et les recherches d’une régulation économique selon une autre logique, radicalement opposée à celle du taux de profi t. Il fonde ainsi une école de pensée originale.
  • Le concept de « révolution informationnelle » pour comprendre les transformations technologiques actuelles, ses potentiels, ses contradictions, sa récupération capitaliste et les conditions économiques, fi nancières et sociales de la réussite de cette révolution.
  • Le travail pour une novation communiste face aux impasses du socialisme de rattrapage étatique et autoritaire des régimes de type soviétique. 
  • La critique de la mondialisation capitaliste, de la construction européenne, de l’essor des fi rmes multinationales et des marchés et capitaux fi nanciers et de leur emprise, de la montée dans le monde de l’industrialisation et du salariat avec leurs contradictions. Les contradictions nouvelles des fi rmes multinationales.
  • Anthroponomie. Intellectuel et chercheur pluridisciplinaire, ses travaux ne sont pas limités au champ économique. Il fonde un nouveau concept, l’anthroponomiequi articule les dimensions socio-économiques et « sociétales », la reproduction économique et la re-génération humaine des sociétés. Cela concerne les pouvoirs et représentations correspondantes, délégations représentatives depuis les rapports parentaux et de genre jusqu’aux rapports internationaux, ainsi que les dominations des chefs d’entreprise et des chefs d’État, en vue de leur dépassement progressif, vers une nouvelle civilisation de toute l’humanité. Cela concerne aussi l’information humaine, les dominations culturelles ou l’émancipation, et le lien aux générations, futures ou passées, ainsi que les enjeux écologiques.

Des propositions pratiques

  • De nouveaux critères de gestion des entreprises (1982-83) alternatifs à ceux de la rentabilité fi nancière. Ces critères d’effi  cacité économique, sociale et environnementale trouvent une nouvelle pertinence face à la crise actuelle du système capitaliste. Ils visent à économiser sur les dépenses en capital et à maximiser la valeur ajoutée disponible pour développer les capacités des travailleurs et de toutes les populations.  
  • De nouveaux services publics fondés sur de nouveaux pouvoirs de leurs agents et de leurs usagers, avec de nouveaux critères d’effi  cacité, ainsi qu’une nouvelle logique de la protection sociale et de son fi nancement
  • Une politique monétaire et du crédit alternative, avec d’autres critères et un nouveau fonctionnement, jusqu’aux enjeux institutionnels nationaux européens et mondiaux (transformation de l’euro et réorientation de la BCE).
  • Une monnaie mondiale commune alternative au dollar, avec une refondation des institutions monétaires internationales (FMI, Banque mondiale) pour le développement de biens communs de l’humanité (climat, biodiversité, alimentation, énergie, paix…).
  • Des pouvoirs d’intervention des salariés et de leurs représentants avec la création d’institutions nouvelles dans les entreprises et les territoires, en lien avec une nouvelle appropriation sociale des entreprises.
  • Une sécurité d’emploi ou de formation, projet cohérent, novateur, proposé au sortir des luttes de 1995, comme alternative au modèle néolibéral comme à ses corrections social-démocrates, pour dépasser le marché du travail et le capitalisme lui-même dans les conditions de la révolution informationnelle montante.
  • Le dépassement des marchés capitalistes (marché des produits, marché du travail, marché de la monnaie et fi nancier, marché international) pour une transition socialiste réussie.

Consulter le compte rendu de la rencontre du 17 juin 2023

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